1:22 - Vendredi 26 avril, 2024

- 16. Shawwāl 1445

« Accorde-moi une descendance vertueuse »


Le prophète Ibrahim fut l’un des cinq plus grands prophètes dotés d’une détermination extraordinaire. Sa vie fut parsemée d’épreuves en tout genre. Entre autres épreuves, Ibrahim demeura de longues années sans avoir d’enfant. Il en avait pourtant formulé la demande, lorsqu’il dut se résoudre à quitter son peuple qui avait vainement tenté de l’assassiner : « Seigneur, supplia-t-il, veuille m’accorder une vertueuse postérité » [37;100].

Fonder une famille, avoir une descendance, répond à un besoin inné chez l’être humain : « Dieu vous donne des épouses issues de vous-mêmes, et de vos épouses Il vous donne des enfants et des petits-enfants » [16;72]. Ceci dit, plus qu’une simple descendance, Ibrahim espérait surtout que celle-ci se distingue par la vertu et par la foi. Le Prophète (paix et salut sur lui) nous a dit « À la mort du musulman, ses actes cessent. Cependant une continuité est assurée à son action par trois voies : l’aumône continue, le savoir utile et une progéniture pieuse qui prie pour lui » [Mouslim].

En réponse à la demande d’Ibrahim, Allah a utilisé dans le Coran la particule « fa », que l’on pourrait traduire par « donc » qui signifie que l’exaucement fut la conséquence directe de l’invocation. « Nous lui annonçâmes donc la naissance d’un garçon longanime » [37 ;101]. Or, la patience dont fit preuve Ibrahim, entre le moment où il formula sa prière, et le moment où il en vit l’exaucement, fut tout à fait exemplaire et mérite que l’on s’en inspire.

La patience est une qualité grandement valorisée par l’Islam, Dieu dit « Ô vous qui croyez ! Armez-vous de patience ! Rivalisez de constance ! Soyez vigilants et craignez Dieu, si vous désirez atteindre le bonheur » [3;200]. L’assistance divine se trouve avec les hommes patients : « Dieu est, en vérité, avec ceux qui font preuve de patience » [2;153]. La patience puise dans notre foi en Dieu. Elle se manifeste facilement lorsqu’on a une bonne opinion d’Allah. Que le croyant ne désespère donc pas. Qu’il ne fasse point preuve d’impatience en pensant que sa requête n’a pas été entendue : « Et si Mes serviteurs te questionnent à Mon sujet [qu'ils sachent] que Je suis Proche et que J’exauce les requêtes de celui qui M’invoque… » [2;186]. L’impatience est certes un défaut qui peut empêcher l’exaucement des invocations. Le Prophète (paix et salut sur lui)a dit : « Vous verrez sûrement vos invocations exaucées tant que vous ne vous montrerez pas impatients en déclarant : J’ai invoqué mon Seigneur et il ne m’a point exaucé » [Al Boukhari & Mouslim].

Notons enfin que l’exaucement des prières, lorsqu’elles sont formulées sincèrement, par une personne pieuse, dépasse souvent l’attente de celui qui la formule. Ibrahim ambitionnait certainement de recréer une famille vertueuse après avoir dû quitter sa propre famille. Or, Allah bénit sa descendance et y suscita une multitude de prophètes et de personnes vertueuses, à la tête desquelles fut notre Prophète : « Nous lui donnâmes pour enfants Isaac et Jacob, que Nous avons dirigés dans la bonne voie, comme Nous l’avions fait pour Noé auparavant. Et Nous lui donnâmes aussi, comme descendants, David, Salomon, Job, Joseph, Moïse et Aaron. C’est ainsi que Nous récompensons les hommes de bien. Il en fut de même de Zacharie, de Jean Baptiste, de Jésus et d’Élie, qui étaient tous des hommes vertueux ; ainsi que d’Ismaël, d’Élisée, de Jonas et de Loth, qui furent tous, par Nous, élevés au rang d’élus. Notre faveur est allée également à une partie de leurs ascendants, de leurs descendants et de leurs proches, que Nous avons élus et guidés dans la bonne voie » [6;84-87].


Rubrique: Apprendre des invocations