9:41 - Mardi 23 avril, 2024

- 14. Shawwāl 1445

Les miracles du Coran (1/2)


Comme cela est rapporté dans la tradition musulmane, de nombreux prophètes furent envoyés avec des miracles et ce, afin de confirmer la véracité de leur propos. Devant ces miracles, les cœurs qui ont été touchés par la foi se raffermissent et se tranquillisent. Quant à ceux dont les poitrines se sont resserrées et ont rejeté le Message ; ceux-là même qui réclamaient des preuves, cela n’a fait qu’accroitre leur négation et ils n’ont pu opposer à l’indiscutable évidence qu’orgueil et mauvaise foi, attitude que le Coran a abhorré et illustré au travers d’un verset repris dans plusieurs histoires : ‘ceci n’est qu’une magie évidente !’. Ainsi, il fut donné à Salih la chamelle de Dieu, à Jésus il fut permis entre autre de guérir le lépreux et de ressusciter les morts avec la Permission du Très Haut, quant à Moïse il fut envoyé avec neuf prodiges vers Pharaon et son peuple. Les contemporains de Mohammad (paix et salut sur lui) furent aussi témoins de miracles comme cela est rapporté dans les Textes. Néanmoins, à la différence des autres prophètes pour lesquels les miracles de la Prophétie (mou’jizat) cessèrent après leur mort, il en subsiste un pour Mohammad (paix et salut sur lui). Il s’agit d’ailleurs du plus grand miracle, avec lequel il fut envoyé.

Communément appelé i’jaz el qur’an, ce miracle est l’ultime miracle, le témoignage éternel pour l’Humanité de la véracité de sa mission (paix et salut sur lui), jusqu’au Jour Dernier. Nous nous proposons donc ici d’étudier les principaux aspects du Livre de Dieu qui illustrent ce miracle.

L’aspect linguistique est sans doute l’un des aspects les plus probants du miracle coranique. Celui qui, un tant soit peu, bénéficie d’un minimum d’instruction en langue arabe, ne peut que constater la beauté de son discours. Étienne Dinet voit juste lorsqu’il fait remarquer : sûrement, ces bédouins illettrés de notre époque ne saisiront pas toujours le sens littéral des mots (le coran) récités par l’imam, mais le rythme, la cadence, l’harmonie des assonances qui animent les prodigieux versets… leur apporteront une explication peut-être imprécise mais véritablement conforme à l’esprit, et surtout incomparablement suggestive (La vie de Mohammad). Quant à celui qui est versé dans la connaissance de la langue, il ressentira avec force à quel point son langage, son style et son sens sont inégalés. Cela fut d’autant plus vrai à l’époque de la Révélation où le langage était un moyen de distinction et de concurrence entre les tribus. Les arabes, qui vouaient à leur langue une admiration sans limite, cherchaient sans cesse à se surpasser et à la purifier des imperfections et des lourdeurs du langage afin que celle-ci soit la plus limpide, la plus claire et la plus éloquente possible. Cette recherche d’un arabe pur (fousha) était un élément déterminant de leur identité et ceci est parfaitement illustré au travers des rencontres organisées dans les marchés où les poètes de toute l’Arabie s’affrontaient dans des concours de poésie pour la gloire de leur tribu. Certains poèmes de l’ère préislamique nous sont parvenus et témoignent du haut niveau de raffinement qu’avait atteint la poésie arabe de l’époque. Aussi les arabes furent-ils subjugués par la récitation du Coran car ils n’avaient jamais entendu de pareil discours. De nouveau, Étienne Dinet est bien à propos : quant à l’Arabe du hijaz, qui saisissait les nuances les plus subtiles du langage coranique, son propre langage, et qui recueillait les sourates des lèvres même de son compatriote (Mohammad), il était bouleversé par une si brusque surprise (idem). Toute la « magie » du Coran est d’adresser un message clair et profond, simple mais puissant, audible à tout homme au cœur sincère, quelle que soit sa langue, bien que révélé en arabe, dans un style unique et harmonieux favorisant sa mémorisation et sa récitation :  Un Coran (en langue) arabe, dénué de tortuosité, afin qu’ils soient pieux [39;28]. En effet, Nous avons rendu le Coran facile pour la médiation. Y a-t-il quelqu’un pour réfléchir ? [54;22].

Le défi.  Partant de cet état de fait, le Coran a lancé un défi aux Arabes, mais également d’une manière générale, à tous ceux qui se montrent sceptiques quant à la nature du message coranique : Si vous avez un doute sur ce que Nous avons révélé à Notre Serviteur, tâchez donc de produire une sourate semblable [2;23]. Ce défi qui n’a jamais été relevé est aussi une preuve de l’i’jaz. Cela était d’autant plus évident à l’époque du Prophète (paix et salut sur lui) que les notables mecquois, qui ne manquaient pas de nuire à l’Islam par tous les moyens, comptaient d’éminents poètes, ingénieux et renommés, maitrisant toutes les subtilités de la langue arabe. S’ils avaient pu éradiquer la toute jeune religion musulmane par ce moyen et mettre en doute la crédibilité du Prophète (paix et salut sur lui), ils auraient certainement relevé ce défi. Toutefois, rien ne fut entrepris en ce sens, tout simplement parce que cela leur était impossible : si vous n’y parvenez pas et, à coup sûr, vous n’y parviendrez jamais, parez-vous donc contre le feu qu’alimenteront les hommes et les pierres, lequel est réservé aux infidèles [2;24]. Ainsi, les hommes ne peuvent produire d’œuvre littéraire semblable au Coran et ils en seront toujours incapables comme l’a déclaré le Livre d’Allah : Dis : même si les hommes et les djinns s’unissaient pour produire quelque chose de semblable à ce Coran, ils ne sauraient produire rien de semblable, même s’ils se soutenaient les uns les autres [17;88].

Et Dieu sait mieux !


Rubrique: Les sciences coraniques