2:08 - Samedi 27 avril, 2024

- 18. Shawwāl 1445

Le bonheur de cette vie


À la fin de la sourate Al Fourqan (25 Le Discernement), Allah décrit les qualités de Ses nobles adorateurs appelés « serviteurs du Miséricordieux ». Au travers de cette longue et belle description, Allah nous rapporte l’invocation suivante formulée par ces croyants pieux : « Seigneur, fais que nos conjoints et descendants soient pour nous une source de bonheur ! Daigne faire de nous des modèles de piété pour ceux qui craignent leur Seigneur ! » [25;75].

Le premier enseignement que l’on peut retenir est le fait de s’adresser à Allah par Ses Noms au début de nos invocations. Dieu dit : « C’est à Allah qu’appartiennent les Noms les plus beaux. Invoquez-Le par ces Noms » [7;180].

Le Nom d’Allah « Rabb » qui signifie Seigneur/Maître, utilisée ici, revêt d’une importance particulière. Quand Allah s’est présenté à Moussa, Il utilisa cet Attribut : « Ô Moïse ! Je suis ton Seigneur… » [20;11]. Ce Nom fut également repris dans les premiers versets du Coran révélé sur le Prophète (saws) : « Lis au nom de ton Seigneur qui a tout créé… » [96;1]. Raison pour laquelle ce Nom revient dans la quasi-totalité des invocations coraniques.

Cette invocation nous indique le rôle fondamental de la famille dans l’équilibre et le bien-être des individus. Celle-ci doit être une source de bonheur quotidien. Malheureusement, elle peut parfois être aussi synonyme de tristesse et de peine. On se doit de demander à Allah de nous préserver de ce mal et qu’Il fasse de notre famille une force et un apaisement. Dans cette invocation, Allah nous rapporte ici une expression très précise « qurrata a’youn » symbolisant un très haut niveau de réjouissance, peut-être même la plus forte sensation de réconfort que puisse ressentir l’être humain dans cette vie. En effet, Allah a aussi utilisé cette même expression pour qualifier les sentiments de la mère de Moussa lorsque celle-ci retrouva son nourrisson : « Et c’est ainsi que Nous le rendîmes à sa mère, pour qu’il lui soit une source de bonheur (consolant sa douleur)… » [28;13]. Le Prophète (saws) utilisa également ces mots pour définir la joie intense qu’il ressentait dans son adoration, plus précisément lors de l’accomplissement de la prière : « Mon plus grand bonheur réside dans la prière » [Al Nasa’i : Sahih].

Le pluriel utilisé dans cette prière, nous encourage à penser aux autres et ne pas être égoïstes. Nous devons en effet avoir cette éthique dans nos prières, qui consiste à élargir au maximum le spectre des bénéficiaires. Nous devons penser à nos contemporains, comme aux générations passées et futures. Il faut penser à soi, oui, mais aussi aux autres. En effet, la Miséricorde d’Allah est vaste et ne doit pas être restreinte dans le temps ou seulement à un groupe d’individus. Lorsqu’un bédouin fit l’invocation « Ô mon Dieu, fais-moi miséricorde ainsi qu’à Mohammad et ne fais miséricorde à personne d’autre », le Prophète se tourna vers lui et lui dit : « Tu ne peux restreindre ce qui est immense » [Al Tirmidhi : hasan sahih].

Cette invocation se conclut par la demande d’être une référence, un guide, un modèle pour les pieux. Nous devons être exemplaire pour nous-même, nos proches et amis. Cette exemplarité intergénérationnelle perdurera et profitera aux générations présentes et futures. Pour maintenir cela, il est aussi souhaitable d’étudier la biographie des pieux, saints et amis de Dieu. Nous les prenons pour modèle ainsi que l’ensemble des prophètes. Et à leurs têtes, le Prophète Mohammad (saws) « Vous avez, dans le Prophète de Dieu, un si bel exemple pour celui qui espère en Dieu et au Jugement dernier, et qui évoque souvent le Nom du Seigneur » [33;21].

 


Rubrique: Apprendre des invocations