10:03 - Mercredi 24 avril, 2024

- 15. Shawwāl 1445

La prière sur l’absent


عَنْ أبي هُريرة رَضِي الله عَنْهُ قال: نَعَىِ النَّبيُّ صلى الله عليه وسلم النجَاشي في اليَوْم الذي مَاتَ فِيهِ وَخَرَجَ إِلى الْمُصَلَّى فصَفَّ بِهمْ وَكَبَّرَ أرْبَعَاً  

رواه البخاري ومسلم

 

D’après Abou Hourayra, le jour où le Négus rendit l’âme, le Prophète (paix et salut sur lui) annonça sa mort, puis sortit en un lieu (en vue de célébrer la prière du défunt). Là, il constitua les rangs. Au cours de la prière, il prononça quatre fois le takbir. Jabir ajoute dans une autre version : je me trouvais au deuxième ou au troisième rang. [Al Boukhari & Mouslim]

 

Les enseignements à tirer

1- Quand un musulman meurt, il incombe à la communauté de faire la prière funéraire sur lui (janaza) qui représente une intercession et une invocation en sa faveur. Il s’agit d’une obligation communautaire (fard kifaya), lorsqu’un groupe s’en acquitte, le reste de la communauté en est déchargé, et si personne ne s’en acquitte, c’est toute la communauté qui en porte la responsabilité.

2- La particularité du hadith précité tient au fait que le Négus ne se trouvait pas à Médine mais en Abyssinie (actuelle Ethiopie). Dans ce cas, la prière funéraire est appelée prière de l’absent car réalisée en l’absence du défunt.

3- Les savants ont divergé sur le statut de cette prière. Pour Malik et Abou Hanifa, celle-ci est spécifique au Prophète(paix et salut sur lui). Mais pour Al Shafi’i et Ahmed, cette opinion nécessite une preuve explicite ; ce qui, à leur sens, n’est pas le cas. Pour eux il s’agit donc bien d’une prescription.

Ibn Taymiyya adopte un avis médian. Selon lui, si un musulman meurt en un lieu sans que personne ne puisse prier sur lui alors la prière de l’absent est obligatoire. A l’inverse, si des musulmans ont prié sur lui alors cette prière n’a pas lieu d’être.

4- Ibn al Qayyim, quant à lui, retient l’avis de l’imam Ahmed  comme étant le plus probant et selon lequel cette prière doit être célébrée dès lors qu’un homme pieux est décédé, surtout si ce dernier a rendu de grands services à l’Islam comme ce fut le cas du Négus qui embrassa cette religion en secret et offrit refuge en son royaume à des musulmans persécutés à la Mecque.

5- Le mérite de former trois rangs ou plus. Cela constitue en effet une cause d’absolution pour le mort (ashab al sounan).

6- Le fait d’annoncer la mort d’un musulman, sans éloges excessives ou mensongères, et ce afin de réunir le plus de monde possible pour la prière janazaEt Allah sait mieux !


Rubrique: Oumdat-al-ahkam