14:06 - Samedi 20 avril, 2024

- 11. Shawwāl 1445

L’équilibre en Islam


L’Islam encadre tous les domaines de la vie, individuels et collectifs, sociaux et économiques, etc. Adhérer à une partie de la religion et en oublier l’autre est une caractéristique des nations damnées : Mais ils ont oublié une partie de ce qui leur a été rappelé. Nous avons donc suscité entre eux l’inimitié et la haine jusqu’au Jour de la Résurrection… [5;14]. C’est là aussi l’une des plus grandes causes de division et de conflit chez les prédicateurs.

Certains accordent une importance démesurée aux actes d’adoration tels que les prières de nuit, le dhikr, en ajoutant peut être à cela d’autres pratiques non légiférées religieusement. Ils n’évoquent dans leurs assemblées que ce qui se trouve dans les cieux et sous la terre, parlant sans cesse de la tombe, de la mort, de la bonté d’Allah et de Sa punition, des anges et de l’au-delà… sans jamais se préoccuper de ce qui se passe à la surface de la Terre ! À l’extrême opposé, d’autres ne s’occupent que de politique. Leur action consiste à former des partis, à augmenter le nombre de leurs membres et sympathisants, et à obtenir plus de voix. D’autres enfin ne se préoccupent que de la connaissance en Islam, passant leur temps à démontrer ce qui est authentique et ce qui ne l’est pas, à mettre en garde contre le fait de rapporter des hadiths faibles et fabriqués. Ce qui nous fait dire :

1. L’Islam contient chacun de ces trois aspects ainsi que d’autres.Il fait le lien entre le serviteur et son Seigneur par des rituels d’adoration, accomplis entre crainte et espoir. Il organise la vie des gens et encadre leurs affaires. Il n’est pas détaché des réalités que l’on vit. La vie de la cité intéresse aussi l’Islam. Donc s’investir dans ce domaine par tous les moyens permis, doit être un souci pour tout enseignant de l’Islam.

2. L’Islam vient réguler l’adoration et les cheminements par le Livre et la Sounnah. Selon la nature des gens, les points de vue et les intérêts ont tendance à pencher vers l’un ou l’autre des aspects précédemment cités. Et une énergie limitée, dirigée vers l’un de ces aspects se fera au détriment d’un autre. Toute personne connaît sa sensibilité et chacun est préparé à ce pour quoi il a été créé. Parmi les compagnons du Prophète (paix et salut sur lui), il y avait le valeureux Khalid Ibn Walid, les grands savants comme Ibn Abbas et Ibn Massoud, et le pieux ascète Abou Dharr qui appelait les gens par les paroles et les actes à « ne pas acquiescer à la vie d’ici-bas ». Toutes ces personnalités et d’autres encore constituent le socle de la société islamique. Et certains parmi les premiers compagnons, comme Abou Bakr Al Siddiq, purent réunir toutes ces vertus et même plus…

3. Nous devons nous compléter mutuellement.La diversité dans les sensibilités ne doit pas être source de conflit, d’antagonisme, d’insultes et d’accusations mutuelles. L’un accuse l’autre avec ignorance, ce dernier réplique au premier avec excès dans des sujets mineurs passant à côté de l’essentiel, et un troisième réprimande les autres avec dureté, espérant en la vie d’ici-bas, et ainsi de suite. Nous ne devons pas nous occuper d’une facette de l’Islam et combattre celui qui se soucie d’une autre. Si nous avons des lacunes dans un domaine, nous devons plutôt remercier celui qui les comble pour nous, et invoquer Dieu pour lui en son absence, protégeant son honneur des calomniateurs : telle est l’attitude du véritable croyant.

4. Nous ne devons pas nous limiter à un domaine qui correspond à nos goûts personnels (connaissance, spiritualité, politique…) et négliger les autres. L’équilibre chez le prédicateur consiste à prendre en compte tout ce que le musulman doit obligatoirement savoir, comme l’apprentissage des règles de base des ablutions, de la prière, du jeûne… ainsi que tout ce qui à trait à la vie pratique, comme les relations maritales, l’aumône ou le commerce. Vouloir enseigner l’Islam sans posséder une bonne connaissance des textes et des sources de savoir, peut finir par pousser les gens à l’innovation ou au rassemblement qui ne tient sur aucun principe.

S. Al ‘Awda


Rubrique: Spiritualité