9:57 - Lundi 9 décembre, 2024

- 7. Jumādā al-Ākhira 1446

Des manifestations d’idolâtrie


Allah le Très Haut dit : Quiconque associe [d’autres] à Allah, le Paradis lui sera proscrit, et c’est dans le feu qu’il trouvera sa demeure. Nul ne secourra les injustes [5;73]. Il a révélé au Prophète, que le salut et la paix soient sur lui, ainsi qu’aux autres messagers : Si tu associes [d’autres] à Allah, nulles seront tes œuvres, et tu seras [dans l’au-delà] au nombre des perdants [39;65]. Si la foi comporte quelque soixante dix branches dont la plus haute est l’affirmation de l’unicité Divine ; le plus grand des péchés et la pire des injustices est, auprès d’Allah, le fait de Lui donner un associé, comme le confirment le Coran, la Sounnah, et le consensus des savants toutes générations confondues.

Qu’est-ce qu’associer à Allah ?C’est le fait d’attribuer à autre que Lui, ce qui n’appartient et ne revient qu’à Lui, comme le fait de se prosterner, de s’incliner, ou de supplier un autre que Lui ; comme le fait de penser qu’un autre que Lui est éternel sans commencement et sans fin, ou qu’un autre que Lui peut créer une chose à partir du néant en lui ordonnant « Sois », ou qu’un autre que Lui a pouvoir absolu de faire vivre, mourir, ou de ressusciter les  créatures.

L’ennemi des être humains, Iblis, sait qu’en poussant l’homme à associer à Allah, il fera de lui son compagnon inséparable dans la Géhenne, qu’Allah nous en préserve. Il lui fut dit : Excite, par ta voix, ceux d’entre eux que tu pourras, rassemble contre eux ta cavalerie et ton infanterie, associe-toi à eux dans leurs biens et leurs enfants et fais-leur des promesses [17;64]. Voilà donc, pourquoi, à chaque époque, le diable séduit les croyants, au moyen de ses ruses, en les incitants à associer à Allah. Nous pointerons  ici du doigt certaines formes répandues d’idolâtrie, afin que le croyant s’en éloigne, et s’en purifie.

Les talismans. Ahmad rapporte dans son Mousnad que le Prophète a dit : Celui qui accroche un talisman est un polythéiste ; et dans un autre lieu : Qu’Allah n’accorde pas la réussite à qui porte une amulette et n’assure aucune sécurité à qui porte un talisman. On rapporte également que Houdayfa Ibn al Yaman visita un jour un malade, qui portait un talisman pour, soit disant, atténuer sa fièvre ; il le déchira alors en récitant le verset : Et la plupart d’entre eux ne croient en Allah qu’en Lui donnant des associés [12;106]. Ainsi agissaient les compagnons, élèves du meilleur des professeurs, apprenant le bien et condamnant le mal, s’abstenant de juger les gens ignorants ou de les taxer d’incroyance. Sont considérés comme talismans tout objet réputé protéger celui qui le porte du mauvais œil, porter bonheur, guérir de la maladie, exaucer les vœux, même s’il prétend ne pas y croire, comme les mains dites de fatma, les « oeils », les fers à cheval etc. Allah seul porte le bonheur et préserve du malheur : Si Allah fait qu’un malheur t’atteigne, nul autre que Lui ne pourra le repousser, et s’Il fait que le bonheur te touche, [sache que] c’est Lui qui est Tout Puissant [6;17].

Les talismans ne contenant que des versets coraniques, font l’objet d’une divergence. Si certains ont considéré qu’il était permis de les faire porter aux gens séniles et aux enfants en bas âge, incapables d’invoquer Allah, la majorité des savants le réprouve, puisque les hadiths proscrivent de manière générale les talismans sans faire d’exception. Cela serait de plus une porte ouverte aux autres formes de talisman, et puis les versets coraniques risqueraient d’être souillés lors des déplacements de celui qui le porte. La coutume du Prophète, paix et salut sur lui, et des vertueux avant lui, consistait à invoquer la protection d’Allah pour les très jeunes enfants, et les personnes frappées de sénilité.

Les incantations (roqya). Les Arabes de la période préislamique, avaient, comme d’autres peuples, recours à des formules incantatoires et procédaient à certains rituels pour guérir les malades. L’Islam a proscrit ces pratiques idolâtres, le Prophète disant : Les incantations, les talismans et la sorcellerie sont des formes d’idolâtrie (Ahmad). Il dit également :Soignez-vous serviteurs d’Allah, car Allah n’a fait descendre [sur Terre] de maladie sans faire descendre avec elle son remède, exception faîte du vieillissement [Al Boukhari]. Que le remède soit connu ou non, il n’y a pas de mal à ce que le malade complète son traitement, par la récitation de formules incantatoires, composées exclusivement de versets coraniques, d’attributs Divins, et d’invocations prophétiques. Il pourra les réciter ou se les faire réciter s’il souffre trop. Cela constitue l’incantation permise, et le Prophète l’a pratiquée, quotidiennement sur sa noble personne en récitant matin et soir les sourates de protection, et occasionnellement sur d’autres personnes sans en faire pour autant un métier. Quel que soit le moyen légal qu’il utilise, le croyant doit se souvenir qu’il ne guérira que par la permission d’Allah.

La divination. Allah dit : Ô croyants ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu’une abomination, œuvre du diable. Ecartez-vous en, afin que vous réussissiez [5;90]. La divination c’est le recours à des techniques occultes, comme l’utilisation de dés, ou de cartes, par exemple, dans le but de connaître l’avenir. Le Prophète dit à ce sujet : Celui qui vient interroger un devin sur quoi que ce soit, sa prière ne lui sera pas agréée pendant quarante jours [Mouslim]. La sorcellerie fait, de plus partie des sept péchés capitaux recensés par le Prophète.L’astrologie et l’horoscope font partie de la divination, desquels le croyant doit s’éloigner, même s’il prétend les lire pour s’amuser et sans y croire. Nous ne devons pas confondre l’astrologie, qui est une forme de sorcellerie, avec l’astronomie qui est une science ! Déterminer certaines choses de l’avenir,  comme la météo, ou l’évolution des prix, aux moyens de calcul scientifiques ou de théories fondées sur l’expérience des hommes n’est en rien interdit ! Au contraire, cela relève de la sagesse, à condition de garder au fond de soi la conviction, que Seul Allah connaît réellement l’avenir.

Les pèlerinages auprès des tombes. Les pèlerinages auprès des tombeaux sont souvent l’occasion de pratiques idolâtres comme les circumambulations, les sacrifices, les invocations et les vœux adressés à autre qu’Allah. On n’y voyage pas non plus pour y accomplir un pèlerinage. Le seul pèlerinage obligatoire est celui que l’on voue à Allah, en se rendant à la Mecque. En dehors de ce sanctuaire, il est permis, voire recommandé de visiter deux autres mosquées, lorsque les circonstances s’y prêtent, comme l’affirme un hadith : Seules trois mosquées au monde méritent que l’on assume pour s’y rendre les peines du voyage : la Mosquée Sacrée [de la Mecque], ma mosquée que voici [celle du Prophète à Médine] et celle de Jérusalem [Al Boukhari].

Et Allah sait mieux !


Rubrique: Bien comprendre l'Islam