2:48 - Jeudi 25 avril, 2024

- 16. Shawwāl 1445

De la bonté envers les parents


 وَقَضَى رَبُّكَ أَلاَّ تَعْبُدُواْ إِلاَّ إِيَّاهُ وَبِالْوَالِدَيْنِ إِحْسَانًا إِمَّا يَبْلُغَنَّ عِندَكَ الْكِبَرَ أَحَدُهُمَا أَوْ كِلاَهُمَا فَلاَ تَقُل لَّهُمَآ أُفٍّ وَلاَ تَنْهَرْهُمَا وَقُل لَّهُمَا قَوْلاً كَرِيمًا . وَاخْفِضْ لَهُمَا جَنَاحَ الذُّلِّ مِنَ الرَّحْمَةِ وَقُل رَّبِّ ارْحَمْهُمَا كَمَا رَبَّيَانِي صَغِيرًا . رَّبُّكُمْ أَعْلَمُ بِمَا فِي نُفُوسِكُمْ إِن تَكُونُواْ صَالِحِينَ فَإِنَّهُ كَانَ لِلأَوَّابِينَ غَفُورًا

Et ton Seigneur a décrété de n’adorer que Lui et d’être bienfaisant avec les parents. Si l’un d’eux ou tous deux devait atteindre la vieillesse tandis que tu es auprès d’eux, ne leur dis point : « ouf ! » Et ne les brusque pas mais adresse-leur des paroles respectueuses. Et par miséricorde; abaisse pour eux l’aile de l’humilité; et dis : Ô mon Seigneur, fais-leur à tous deux miséricorde comme ils m’ont élevé lorsque j’étais tout petit [17;23-24].

Le droit des parents : Ainsi le Très Haut a-t-Il en premier lieu ordonné à l’Homme de L’adorer exclusivement sans rien Lui associer. Puis, Exalté soit-Il, Il a joint Son adoration avec la bonté envers les parents comme cela est énoncé dans un autre verset : Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu’envers tes parents. Vers Moi est la destination [31;14]. Ceci implique que le droit des parents dans l’Islam vient juste après le droit du Seigneur des mondes ; ce qui en fait une question fondamentale dans la vie du croyant. Ensuite, Allah évoque la question de la vieillesse des parents, et de l’affaiblissement du corps et de l’esprit, ainsi que de l’état de dépendance que celle-ci peut induire en nous réclamant de toujours nous comporter avec eux de la meilleure des manières et de ne prononcer à leur encontre aucune mauvaise parole, ne serait-ce qu’un soupir d’agacement ! Et ne les brusque pas par quelque parole ou acte empreint de dureté mais bien au contraire adresse-leur des paroles respectueuses, c’est-à-dire de bonnes paroles, douces, mesurées. Et fais preuve d’humilité à leur égard et invoque Dieu pour eux en te remémorant tous les sacrifices auxquels ils ont consenti pour toi et tout le bien qu’ils t’ont apporté lorsque tu étais toi-même faible et dépendant d’eux : Et par miséricorde, rabaisse-toi humblement devant eux et dis : Ô mon Seigneur, fais-leur à tous deux miséricorde comme ils m’ont élevé lorsque j’étais tout petit ! [Allahoumma irhamhouma kama rabayani saghira] Quant aux hadiths traitant de la bonté envers les parents ils sont nombreux. Certains mettent en avant le mérite de cette œuvre pieuse et d’autres mettent en garde contre la désobéissance et l’ingratitude envers eux. Nous n’en citerons que quelques-uns.

Quelle est la meilleure œuvre ? Abdallah Ibn Mas’oud demanda un jour au Prophète (paix et salut sur lui) quelle était la meilleure des œuvres. Le Messager (paix et salut sur lui) lui dit alors : la prière en son temps. Et après cela ? lui demanda encore Ibn Mas’oud. Et le Prophète (paix et salut sur lui) de répondre : (après cela) la bonté pieuse envers les parents [Al Boukhari & Mouslim].

Allahoumma Amine ! Un jour le Prophète (paix et salut sur lui) monta sur le minbar et dit à chaque fois qu’il montait sur une marche : Amine. On lui demanda alors : ô Messager d’Allah, pourquoi as-tu dit Amine ? Et le Prophète (paix et salut sur lui) de répondre : Jibril est venu à moi et a dit : ô Mohammad, que soit humilié quiconque ne prie pas sur toi quand on te mentionne auprès de lui. Dis : Amine. Je dis alors : Amine. Et Jibril de continuer : Que soit humilié quiconque dont les péchés ne sont pas absous durant le mois de Ramadan. Dis : Amine. Je dis alors : Amine. Enfin Jibril termina : Que soit humilié celui dont les parents auront vieilli tandis qu’il était auprès d’eux sans que cela ne lui ait permis d’entrer au Paradis. Dis : Amine. Je dis alors : Amine [Al Boukhari & Mouslim].

La meilleure des aumônes : Ahmad rapporte d’après Al Ach’ath Ibn Salim, d’après son père, qu’un homme de la tribu des Beni Yarbou’ entendit le Prophète (paix et salut sur lui) s’entretenir avec des gens au sujet de l’aumône : la main qui donne est meilleure que celle qui reçoit et l’aumône la plus méritoire est celle donnée à ta mère et à ton père puis à ton frère et à ta sœur puis à tes proches [Sahih].

Après la mort des parents : Dans un hadith rapporté par Ahmad d’après Abou Oussayd et rapporté par Abou Dawoud et Ibn Majah d’après Abderrahman Ibn Soulayman, le Prophète (paix et salut sur lui) nous enseigne que la bonté pieuse envers les parents après leur mort consiste en quatre choses : prier Dieu et demander le pardon pour eux, honorer leurs engagements, honorer leurs amis et entretenir les liens de parenté.

Prééminence de la mère : D’après Abou Hourayra, un homme se présenta au Messager d’Allah (paix et salut sur lui) et lui dit : Qui parmi les gens mérite le plus ma bonté ? -‘Ta mère’, lui répondit le Prophète (paix et salut sur lui). ‘Puis qui ensuite ?’ -‘Ta mère’, répondit-il de nouveau (paix et salut sur lui). ‘Puis qui ensuite ?’ -‘Ta mère’, réitéra-t-il (paix et salut sur lui). ‘Puis qui ?’ – ‘Ton père’, dit-il enfin (paix et salut sur lui) [Al Boukhari].

Le droit des enfants : Enfin, le droit des parents ne doit pas faire oublier le droit des enfants. Les parents se doivent de bien les éduquer et de leur donner toute l’attention et l’affection dont ils ont besoin. Allah leur a certes donné autorité sur eux, néanmoins cette autorité n’est pas absolue. Au même titre qu’un chef d’entreprise avec ses employés ou d’un professeur avec ses élèves, tout abus d’autorité est une injustice et l’injustice est ténèbre au Jour Dernier. On peut parfois être un tyran ou un criminel dans sa propre maison, nul besoin d’être un roi ou un dictateur pour cela.

Et Allah sait mieux !


Rubrique: Exégèse du Coran