9:58 - Lundi 9 décembre, 2024

- 7. Jumādā al-Ākhira 1446

Attention à tes fréquentations


Le Cheikh Ibn ’Atallah Al Sakandari dit dans Ses Sagesses : « Il se peut que tu agisses mal mais que la compagnie de gens aux actes plus condamnables encore te donne l’impression que tu agis bien ». Ibn ‘Atallah nous met ici en garde contre l’influence des mauvaises fréquentations, tant celles-ci ont un impact sur la pratique, l’éthique et sur l’image de la personne. D’ailleurs le Prophète (paix et salut sur lui) dit : La personne est influencée par le comportement de ses proches, choisissez donc bien votre compagnie [Ahmad, Abou Dawoud, Al Tirmidhi : hassan]. Celui dont le comportement suit ses passions et ses désirs et qui s’entoure d’individus aux comportements plus blâmables encore que le sien, pourra même avoir l’illusion d’être parmi l’élite des musulmans ! « Ne côtoie pas celui dont l’état ne t’élève pas et dont la parole ne t’oriente pas vers Dieu » conseille encore le Cheikh.

Idéalement, nous ne devrions nous entourer que de gens dont la fréquentation nous élève et nous rapproche de Dieu ; soit par ce que ceux-ci nous apportent comme savoir, piété, sagesse, conseils ; soit par ce que l’on est soi-même en mesure de leur apporter, à quoi ils sont réceptifs et pour quoi l’on espère la Satisfaction Divine.

Le Cheikh Al Bouti – que Dieu lui accorde Sa Miséricorde - commente la parole d’Ibn ‘Atallah en disant : il est demandé au musulman, quelle que soit sa condition et quel que soit son niveau, de prendre conscience de ses insuffisances et de ses défauts, et de chercher à côtoyer des gens qui l’aideront dans la recherche de ses tares, de ses déviances et de ses manquements apparents. Or il ne lui sera possible de trouver ces personnes distinguées que lorsqu’il s’efforcera de ne cultiver la compagnie que de gens s’étant réconcilié avec Dieu avant lui et observant Ses ordres avec plus de probité que lui. Il convient ici de préciser que l’appel à Dieu des gens qui sont éloignés de Lui nécessite seulement que tu t’arrêtes auprès d’eux, que tu leur parles et que tu t’entretiennes avec eux (…) et sans besoin de trop se lier avec les gens concernés. (…) Il nécessite d’exclure par les faits les actes blâmables tout en mettant les autres en garde de les commettre, par égard pour le devoir de stricte condamnation des comportements interdits par Dieu et par compassion pour les serviteurs de Dieu.

Cependant, la vie en société nous oblige à côtoyer des personnes qui ne répondent à aucun des deux critères définis plus haut : elles ne nous apportent rien spirituellement et ne sont pas réceptives au rappel. Cela est le cas dans nos relations familiales, professionnelles, sociales. Al Bouti dit encore : Le musulman doit entretenir bonnement ses relations familiales, comme Dieu le lui ordonne, si haut soit son niveau dans l’observance des ordres de Dieu et dans le respect de la voie et de la loi qu’Il prescrit, et si bas soit leur niveau à eux, par leur dédain des ordres de Dieu et leur accommodation des interdits. Le clairvoyant fera alors attention de limiter ces relations à ce qui est nécessaire sans établir trop d’affinités, au risque d’être comme tel individu (qui) finit par être contaminé par les maux de ces gens et par être influencé par leurs déviances, alors qu’initialement c’est lui qui voulait les influencer vers le bien !

Enfin, nous rappellerons que le musulman ne doit pas se lasser de côtoyer les gens et de patienter sur leurs torts – comme eux supportent les siens - ; il doit continuer à entretenir ses liens familiaux (et sociaux), conformément à l’ordre de Dieu qui le lui prescrit, et il doit prendre ses distances s’il voit un acte condamnable qu’il ne peut empêcher, conformément à l’ordre de Dieu… Et il sera en tout cela récompensé et gratifié.

Citations tirées de L’exégèse des sagesses d’Ibn ’Atallah par Saïd Ramadan Al Bouti.


Rubrique: Les Sagesses