15:05 - Jeudi 25 avril, 2024

- 16. Shawwāl 1445

Assurer la paix et la sécurité à Medine


Suite à l’épisode d’Ohod, nous avons vu que les lourdes pertes subies par les musulmans avaient affecté le moral des croyants, tout en enhardissant leurs ennemis. Mais la tristesse du croyant qui s’en remet à Allah ne dure jamais, et passé la période de deuil, la foi reprend le dessus et permet aux hommes d’accomplir des miracles, aidés en cela du secours d’Allah. Ainsi, devant les manifestations d’hostilité exprimées par les tribus malveillantes de Médine et les clans bédouins qui circulaient dans la région, le Prophète, paix et salut sur lui, dû assurer la sécurité de sa communauté. Pour y arriver, l’Envoyé, paix et salut sur lui, et ses compagnons eurent à faire face à de nombreuses épreuves.

Parmi elles, l’épisode de Bir Ma’ouna, où furent lâchement assassinés, soixante dix compagnons du Prophète, paix et salut sur lui, parmi les plus connaisseurs du Coran. Ces derniers avaient été nommés par le Prophète, paix et salut sur lui, pour diffuser le message de l’Islam auprès des tribus du Nejd. Mais sur la route, au niveau des puits de Ma’ouna ils furent attaqués par une horde de barbares qui ne leur laissa pas même le temps de se défendre. Un seul compagnon réussit à  s’en sortir et à rentrer à Médine afin d’aviser le Prophète, paix et salut sur lui, de ce qui venait de se passer. Ce dernier, paix et salut sur lui, fut profondément attristé en apprenant la manière dont avait péri ses compagnons et dit à leur sujet : ‘Il a été porté atteinte à vos compagnons. Ils ont demandé à leur Seigneur : Seigneur, informe nos frères que nous sommes satisfaits de Toi et que Tu es satisfait de nous’ [Al Boukhari].

À la suite de ce triste évènement, le Prophète, paix et salut sur lui, dû solliciter une participation financière de la puissante tribu médinoise des Banou Nadir, conformément au pacte qu’il avait passé avec elle, afin de régler un différend avec certaines tribus alliées et ainsi assurer la paix et la sécurité pour l’ensemble des habitants de Médine. Les responsables de la tribu voulurent tirer profit de l’occasion pour attenter à la vie de l’Envoyé d’Allah, paix et salut sur lui,venu dans leur quartier. Ils firent attendre le Prophète, paix et salut sur lui, et partirent en fait préparer un simulacre d’accident dans lequel celui-ci aurait dû mourir ! Prévenu à temps par l’Ange Gabriel, le Prophète, paix et salut sur lui,partit avant qu’ils n’aient pu mettre à exécution leur sinistre dessein.

Ainsi les Banou Nadir violèrent-ils le traité de non-agression et de respect mutuel qui les liait aux musulmans. Les hypocrites de Médine, dirigés par Ibn Oubayy, assurèrent secrètement aux Banou Nadir un soutien indéfectible : ‘Si vous êtes chassés, nous partirons certes avec vous et nous n’obéirons jamais à personne contre vous ; et si vous êtes attaqués, nous vous secourrons’. [59;11].

La jeune communauté musulmane de Médine, encore si vulnérable et si menacée par un environnement extérieur belliqueux, se devait de se défendre vis-à-vis de cette tribu dont l’hostilité était devenue manifeste, puisque cela constituait une menace d’autant plus dangereuse qu’elle était intérieure. Les musulmans se dirigèrent donc vers le quartier des Banou Nadir et l’assiégèrent pendant six jours, à l’issu desquels la tribu se rendit finalement, abandonnée par ses prétendus alliés : ‘(…) ils pensaient qu’en vérité leurs forteresses les défendraient contre Allah. Mais Allah vint à eux par là où ils ne s’y attendaient point, et a empli leurs cœurs de peur…’ [59;2].

Beaucoup de rois et de tyrans injustes auraient profité de la situation, pour assouvir leur vengeance sur la faction vaincue, mais un tel comportement allait à l’encontre de la noblesse de caractère du Prophète, paix et salut sur lui, dont la miséricorde et la magnanimité l’emportaient sur sa colère ou sur son ressentiment personnel. Il exigea cependant des Banou Nadir qu’ils quittent la ville, ce qu’ils firent donc sans subir la moindre injustice.

Une année s’était maintenant écoulée depuis la bataille d’Ohod, d’où Abou Soufyan avait fixé rendez-vous aux musulmans pour une nouvelle confrontation à Badr. Le Prophète, paix et salut sur lui, s’y rendit donc accompagné de ses compagnons, et y demeurèrent pendant huit jours, sans que personne ne les rejoignent. En effet, l’armée d’Abou Soufyan avait finalement préféré rebrousser chemin.

Les gens hostiles au message Divin se rendaient maintenant compte comme il était difficile de vaincre des hommes animés par une foi inébranlable et dont les objectifs n’étaient nullement matériels. Les musulmans ne se battaient pas par plaisir, bien au contraire : Le combat vous a été prescrit tandis que vous le détestez… mais ils ne cherchaient plutôt qu’à défendre leurs vies, leur dignité, leurs idéaux, leur morale, leurs principes, et leur liberté de croire et d’adorer Dieu, dans un environnement gouverné par l’injustice, la violence, l’égoïsme, les superstitions et les mythes.


Rubrique: La vie du Prophète (psl)