7:33 - Vendredi 26 avril, 2024

- 17. Shawwāl 1445

10 CLÉS POUR PROFITER DU RAMADAN


Allah – Exalté soit-Il – dit : « Ô vous qui avez cru, Il vous a été prescrit de jeûner comme il l’a été à ceux qui vous ont précédé (…) le mois de Ramadan durant lequel fut révélé le Coran pour guider l’humanité … » [2;183]. Le mois de Ramadan fait partie de ces opportunités accordées par notre Seigneur pour nous purifier, nous élever davantage, nous rapprocher de Lui, par la piété et les bonnes œuvres. L’Envoyé d’Allah (paix et salut sur lui)dit à cet effet : « lorsqu’arrive Ramadan un Ange s’écrie au ciel : « ô aspirant au bien, agis ! ô malfaisant, cesse ! » ; les portes du Paradis sont ouvertes et celles de l’Enfer sont fermées ; les démons sont enchaînés » [Al Boukhari & Mouslim]. C’est dire que le pouvoir attractif du Paradis se trouve renforcé tandis que celui de l’Enfer se trouve amoindri ; la capacité de mauvaise influence des esprits maléfiques est entravée ; le croyant musulman trouvera alors moins pénible de s’adonner aux bonnes œuvres et moins attirant de s’adonner au péché. Le mois de Ramadan est donc, pour le croyant, le mois des bonnes affaires : « Allah a acheté aux croyants leurs biens et leurs personnes en échange du Paradis (…) quelle bonne affaire ils ont faite » [9;111]. Comme sont gagnants ceux qui savent profiter de ces occasions, malheureux sont ceux qui n’en tirent aucun bénéfice. Ainsi, a-t-on vu un jour l’Envoyé d’Allah (paix et salut sur lui) gravir les trois marches de sa tribune (minbar) disant à chaque fois « Amine ! ». Interrogé sur le pourquoi de ces paroles, le Prophète (paix et salut sur lui) expliqua aux musulmans qu’il répondait à Gabriel qui lui était apparu en disant : « Que soit triste celui qui voit vieillir ses parents et qui n’entre pas au Paradis ! Que soit triste celui devant qui tu es évoqué et qui ne prononce pas de prière sur toi ! Que soit triste celui qui voit passer Ramadan sans obtenir le Pardon ! » [Al Bazzar]. Il y a donc des gagnants et des perdants à l’issue de ce mois. Comment faire alors pour être parmi les premiers et pas parmi les seconds, qui plus est, dans un monde où l’on ne peut pas toujours aisément se libérer de toutes les contraintes qui nous lient : professionnelles, familiales, scolaires ou autres ? Comment réussir à prendre sa part de bien en ce mois, y compris lorsque l’on dispose de peu de temps libre ; quand on fait face à la fatigue ou autre ? Nous proposons, ici, 10 pistes qui permettront à chacun de profiter du Ramadan pourvu que Dieu le permette, la réussite ne provenant que de Lui.

Purifier son intention

Le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Quiconque jeûne Ramadan poussé par la foi et l’espoir sera pardonné, quiconque veille en prière les nuits de Ramadan poussé par la foi et l’espoir sera pardonné, quiconque veille en prière la nuit de grande valeur poussé par la foi et l’espoir sera pardonné » [Al Boukhari & Mouslim]. Nous voyons, ici, que quelle que soit l’œuvre mentionnée, ce qui conditionne finalement systématiquement l’obtention du pardon, c’est l’intention qui l’anime. Donc, plus l’intention sera sincère, plus l’œuvre accomplie durant ce mois aura de mérite et ce, quelle que soit sa quantité.

Parfaire son comportement

Ramadan est plus que jamais l’occasion de rééduquer son âme ; de changer ses habitudes et de renoncer aux péchés. Œuvrer peu en ayant un bon comportement vaut mieux qu’œuvrer beaucoup avec une attitude exécrable. Le Prophète (paix et salut sur lui) nous a appris qu’après la foi, « rien ne pèsera plus lourd devant Dieu, qu’un bon comportement » [Al Tirmidhi, Abou Dawoud, Ahmad] et qu’à l’inverse « le mauvais comportement corrompt l’œuvre, comme le vinaigre corrompt le miel ». Avant de rechercher les œuvres surérogatoires, commençons donc par renoncer à toute forme de mensonge, de fraude, de triche, dans les paroles et dans les actes. Le Prophète (paix et salut sur lui) met en garde : « qui ne renonce pas à mentir ou à agir en menteur, Dieu n’a que faire de son jeûne » [Al Boukhari]. Éloignons-nous également de toute attitude violente ou agressive, dans les paroles et les actes ; de tous propos futiles ou grossiers : « le jeûne est une protection, abstenez-vous de fleureter, d’agir bêtement, [de crier] ; ne répondez pas à la provocation [physique ou verbale], et dites à qui vous provoque que vous jeûnez… [Al Boukhari]. Certains durant le Ramadan imbus ou parfois épuisés de leur surcroit d’actes de dévotion ; ou encore en situation de manque de café ou autre, s’oublient et brusquent les gens. Quel dommage car c’est là un motif d’annulation de tout ou partie du mérite de leurs œuvres ! Allah dit en parlant des aumônes ce qui vaut pour toute bonne œuvre : « ceux qui dépensent de leurs biens dans la voie d’Allah et qui s’abstiennent par la suite de se vanter ou de mal se comporter, trouveront leur salaire auprès d’Allah, ils n’auront rien à craindre et ne seront point attristés. Une bonne parole et un pardon valent mieux qu’une aumône suivie d’un tort… » [2;262-263].

Honorer ses engagements

Dans le même état d’esprit, notre engagement vis-à-vis d’Allah ne nous autorise pas à ne pas honorer les engagements que nous avons vis-à-vis des gens. Nous pensons notamment aux salariés, aux étudiants, aux enfants vis-à-vis de leurs parents âgés, ou aux parents vis-à-vis de leurs jeunes enfants, aux époux l’un envers l’autre. L’idéal, quand la situation le permet, est bien sûr de se libérer de ces engagements le temps d’un mois. Cela n’est malheureusement pas tout le temps possible. Honorer ses engagements demeure alors obligatoire, tant que l’on ne commet pas de péché, et est prioritaire sur l’accomplissement d’actes surérogatoires. Nous pensons que le fait d’honorer ses engagements, tout en supportant la difficulté du jeûne, sera récompensé : « …ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu’ils se sont engagés, qui sont endurants dans la misère, la maladie et dans les conflits, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux ! » [2;177].

Être au service d’autrui

Nous oublions souvent que rendre service aux autres est plus méritoire que de ne penser qu’à soi. Le bénévolat qui consiste à s’investir pour permettre aux autres de manger un repas le soir de Ramadan, de prier tranquillement le tarawih, tout en faisant passer le confort d’autrui devant son intérêt personnel est un acte de bravoure et de piété. « Vous n’atteindrez la véritable piété qu’en faisant largesse de ce que vous chérissez, et tout ce que vous dépensez de bien, Allah le sait » [3;92]. On rapporte de source sûre que lors d’une expédition qui a eu lieu durant le mois de Ramadan, certains musulmans jeûnèrent tandis que d’autres choisirent de différer leur jeûne comme l’Islam l’autorise. Arrivés à l’endroit où ils devaient passer la nuit, les jeûneurs, épuisés, s’écroulèrent, laissant ainsi à ceux qui n’avaient pas jeûné la charge d’installer le campement. Le Prophète (paix et salut sur lui) eut alors la réflexion suivante : « ceux qui n’ont pas jeûné ont obtenu aujourd’hui toute la récompense » [Al Boukhari & Mouslim].

Donner l’aumône

Nous savons que « le Prophète (paix et salut sur lui) était célèbre pour sa générosité et que celle-ci s’exprimait plus encore durant le mois de Ramadan » [Al Boukhari & Mouslim]. Le Prophète (paix et salut sur lui) nous a incités à nourrir les pauvres disant « que celui qui nourrirait un jeûneur serait associé à la récompense du jeûneur qu’il nourrit sans diminuer du mérite de ce dernier » [Al Tirmidhi, Sahih]. D’ailleurs ce hadith ne désigne pas que les nécessiteux et peut, à notre avis s’appliquer à d’autres personnes isolées ou seules : voyageurs, étudiants, convertis. L’aumône en ce mois est d’autant plus importante, que beaucoup de gens, surtout dans notre communauté, font face à des situations terribles. Le Ramadan est alors l’occasion de penser à eux, par des prières mais aussi par des aumônes que l’on confiera de préférence aux organisations sérieuses comme le Secours Islamique, Human Appeal, Syria Charity, CBSP

Enfin Ramadan reste par excellence le mois propice aux œuvres d’adoration qui lient le croyant à Son Seigneur. Si la lecture du Coran est vivement recommandée durant ce mois, nous tâcherons d’y consacrer – ainsi qu’à l’évocation d’Allah- un maximum de nos temps libres, dans les transports et autres, en essayant de le méditer, de le mémoriser et de nous appliquer dans sa lecture.

Veiller une partie de la nuit en prière est très souhaitable durant ce mois, surtout en groupe dans une mosquée. Pour autant, le croyant devra essayer à minima, de prier chaque nuit quelques unités de prière, en profitant des occasions, comme les week-ends et les congés pour prier davantage.

L’Envoyé d’Allah (paix et salut sur lui) nous a encouragés à rechercher la nuit de laylat al qadr. Durant cette nuit de quelques heures le temps est comme dilaté, puisqu’elle équivaut à mille mois. Aussi, le croyant doit-il rechercher cette nuit en faisant davantage d’efforts au cours des dix ou sept dernières nuits impaires de Ramadan.

La retraite spirituelle,enfin, est une Sounnah. Si elle s’effectue normalement durant les dix derniers jours du Ramadan ; elle peut tout de même être effectuée durant un temps inférieur : quelques jours, un week-end, une nuit et un jour, ou même quelques heures. Ainsi, le fait de rester à la mosquée à évoquer Allah entre deux prières sera considéré comme une retraite dès lors qu’on en aura formulé l’intention dans notre for intérieur.

Nous demandons à Allah de nous faciliter la pratique du bien en ce mois et de pardonner nos péchés.


Rubrique: Bien comprendre l'Islam